« Pendant le repas, Jésus ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : « Prenez, mangez ceci est mon corps ». Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance versé pour la multitude en rémission des péchés ». Évangile selon St Matthieu, 26, 26-28.
Alors que l’opposition avec les chefs religieux d’Israël est au plus fort, Jésus choisit de venir à Jérusalem durant les fêtes de la Pâque. Les disciples et même le groupe des Douze qui l’accompagnent peuvent imaginer que Jésus va entrer en confrontation directe avec les tenants du pouvoir religieux… en fait, c’est le moment où Jésus va accomplir en lui, le renoncement à soi-même qu’il a proclamé et qu’il attend du noyau de ses Apôtres… ‘quand il invitait ses disciples à boire la coupe de l’alliance : il les désignait solennellement comme membres fondateurs du nouveau peuple de Dieu’ (1) ; le chemin ne sera pas aisé pour eux, ils devront sortir de leurs désirs immédiats d’accomplissement et de succès, pour entrer dans le chemin que Jésus a ouvert le premier : celui du Serviteur souffrant, annoncé parle prophète Isaïe.
Ce chemin des premiers disciples dans leur conversion, leur retournement, à la lumière et l’exemple du Christ est celui du baptisé : plongé dans la mort pour la traverser, ressuscité par la puissance de l’Esprit de Dieu au fil d’un chemin d’Alliance. Entrer dans le repas du Seigneur, c’est entrer dans une forme de configuration, qui s’enracine dans le service car c’est lui-même qui vient demeurer au plus proche de ses disciples.
1 – Charles DODD – le fondateur du christianisme. p 102.